Groupe d'aménagement volontaire
« La Géographie volontaire naît de la faillite de la Géographie du laisser faire » Jean Labasse
Groupe d'aménagement volontaire
Doctrine, démarche, objectif
Créé en novembre 2020, le Groupe d'aménagement volontaire (GAV) est un cercle d’étude français qui se consacre de façon transversale et multidisciplinaire à l’aménagement du territoire, considéré comme un pilier essentiel de l’État-Providence. Nous visons une refonte de la politique industrielle, sociale et territoriale de la France, de son modèle technologique, l’amélioration des équipements et la réforme des doctrines de l’aménagement et de l’urbanisme.
Pour surmonter les crises environnementale et sociale que traverse actuellement la France, nous souhaitons reconstituer le modèle originel de l’aménagement du territoire qu'Eugène Claudius-Petit définissait en 1950 comme la recherche « d'une meilleure répartition des hommes, en fonction des ressources naturelles et des activités économiques ». Dès l'hiver 1954, en appelant à résoudre dans l'urgence le mal-logement, l'Abbé Pierre rappelait la nécessité de donner à tous une habitation digne, une promesse que seul le volontarisme pouvait tenir.
La géographie volontaire, qui forme le cadre de nos méthodes de travail, naît dans le contexte de la Reconstruction d’après-guerre. Nous proposons de renouer avec cette démarche pour s'émanciper des approches critiques qui se sont imposées depuis les années 1970 dans les études de sociologie et de géographie sociale. La géographie volontaire propose une rénovation épistémologique de la géographie en utilisant la prospective démographique, économique et spatiale pour anticiper et maîtriser les mutations territoriales futures. Selon les mots de Jean Labasse, « la Géographie Volontaire naît de la faillite de la géographie du laisser faire » : c'est à l'État social et aménageur de pallier les déséquilibres spatiaux engendrés par l'État néolibéral comme la métropolisation, la gentrification, la compétition territoriale et les inégalités sociales qui en sont le corollaire. Une telle doctrine d'aménagement, garante de l'intérêt général, s'inscrit dans l’horizon d’égalité et d'universalisme du modèle français et considère, contre toute fatalité, que « le futur sera ce que nous aurons décidé qu’il soit » (Gaston Berger).
L'aménagement volontaire comprend et associe les instruments de transformation sociale, l'urbanisme, l'architecture, l’équipement intérieur, et unifie épistémologiquement les espaces ruraux et les espaces urbains en vue d'un aménagement du territoire envisagé dans sa globalité. L'aménagement volontaire est la traduction, dans le contexte français marqué par une tradition des grands projets, des concepts anglo-nordiques du welfare (la recherche du bien-être collectif et individuel) et du planning (l'organisation de l’espace et de la société par le plan et les outils réglementaires).
Nos travaux articulent ainsi plusieurs champs de réflexion : la répartition équilibrée des activités dans le cadre de la réindustrialisation et de l'agriculture écologiques, le desserrement des grandes métropoles dans les petites villes et les régions en déclin, les grands travaux d'infrastructure (énergie, transports...), l'amélioration du cadre de vie et de l'accès au logement, aux services et aux espaces publics (loisirs, culture, espaces verts...) et la préservation des terroirs et du patrimoine culturel et naturel. Le volontarisme de ces grands projets vise l'avènement de ce que Lewis Mumford, l'intellectuel organique du Groupe, appelle l'« ère néotechnique » du développement, par laquelle le progrès humain se réconcilie avec le progrès technique contre le double danger de l'aliénation par les machines et du scepticisme anti-scientifique et anti-rationaliste. Le modèle des cités-jardins, l'urbanisme régional de Patrick Geddes et de la Regional Planning Association of America (RPAA), les expériences menées par Rexford Tugwell pendant le New Deal ou encore le Town and Country Planning de Sir Patrick Abercrombie constituent l'ascendance théorique oubliée de l'aménagement du territoire dont le Groupe souhaite s'inspirer pour mettre en œuvre ses recherches appliquées de géographie volontaire.
Nous refusons la logique contemporaine de l'expertise, source d'une autonomisation disciplinaire et d'une pensée en silo, comme les approches seulement participatives ou auto-gestionnaires de l'espace. Nos méthodes sont donc pluridisciplinaires : elles puisent notamment dans l’histoire et la géographie, l’architecture, l'anthropologie, les sciences de l’ingénieur et de l’environnement, l’économie territoriale, le droit public, ou encore la prospective démographique et technologique. En réunissant le politique avec la technique, l'aménagement ne s'appréhende pas comme une science, mais comme un art au service du développement humain.
La crise des Gilets jaunes et le désarroi des quartiers populaires sont le signal de déséquilibres auxquels seuls le concert de nos volontés et la mobilisation de nos ressources intellectuelles pourront remédier de manière pérenne et égalitaire.
Groupe d'aménagement volontaire
Publications
Travaux
Équipe
Conseil d'administration
Dorian Bianco
Directeur
Historien de l’urbanisme et de l’aménagement, diplômé de sciences sociales à l’Université Paris-Dauphine et d’un master d’histoire de l’architecture à Panthéon-Sorbonne, Dorian Bianco est chercheur doctorant au Centre André Chastel (Sorbonne Université, CNRS, Ministère de la Culture). Il est spécialiste de l’aménagement du territoire et de l’urbanisation en France et en Europe du Nord au 20e siècle. Il est intervenu dans les médias et il est membre de l’Institut Rousseau.Stéphane Gaessler
Directeur adjoint
Historien de l’architecture et de l’urbanisme, Stéphane Gaessler est chargé d’études et de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et doctorant au Centre André Chastel (Sorbonne Université, CNRS, Ministère de la Culture). Slaviste de formation et diplômé de russe à la Sorbonne, ses recherches portent sur les modèles de développement urbains en URSS et leurs circulations internationales, dans la période de l'après-guerre.Julien Bremme
Secrétaire général
Diplômé en stratégies territoriales de l’Institut d’études politiques de Paris (SciencesPo) et en urban planning à la London School of Economics, Julien Bremme travaille actuellement au financement du développement économique local à la Direction des Partenariats Régionaux de Bpifrance.Ariane Meynaud-Zeroual
Membre
Docteur en droit public de l’Université Panthéon-Assas (Paris II), Ariane Meynaud-Zeroual est maître de conférences en droit public dans cette Université depuis 2018. Elle y enseigne notamment le droit des collectivités territoriales, ainsi que le droit et le contentieux de l’urbanisme, auxquels elle consacre plusieurs travaux.Thomas Gérard
Membre
Historien de l’art, Thomas Gerard est titulaire d’un master d’histoire de l’architecture. Il est spécialiste du patrimoine mobilier, architectural et urbain français au 20e siècle, notamment de la Reconstruction et des Trente Glorieuses. Son intérêt se porte également sur la peinture de l'époque moderne (XVe-XVIIIe siècle) qu'il étudie à la Sorbonne.William Gremaud
Membre
Docteur en droit public, William Gremaud est maître de conférences à l’Université Panthéon-Assas. Après avoir consacré sa thèse à la régularisation en droit administratif, il poursuit ses recherches dans les champs du droit administratif général, du droit des biens publics et du droit de l’environnement.Marie-Jeanne Jouveau
Membre
Architecte, Marie-Jeanne Jouveau est également architecte du patrimoine (DSA Architecture et patrimoine de l'école de Chaillot). Elle est spécialiste de l'intervention sur l'existant tant en maîtrise d'oeuvre qu'en urbanisme réglementaire. Elle est engagée sur l'urgence climatique et les solutions à mettre en oeuvre pour lutter contre le réchauffement climatique, notamment dans la construction, la réhabilitation, l'urbanisme et l'aménagement du territoire.- Le Groupe d'aménagement volontaire est une association loi de 1901 créée en novembre 2020.e